«Quelle expérience formidable », s’enthousiasme Hélène Lenglin, qui s’est transformée en maire, lors de la réalisation d’un roman-photo intitulé « Une histoire commune ». Pendant quinze jours, comme elle, 120 habitants d’Aux Marais et de Saint-Martin-le-Nœud, deux communes de l’Oise, qui comptent 780 et 1 045 âmes et n’en formaient qu’une par le passé, ont pris la pose. Michel Fontaine, directeur de la compagnie de La Cyrène, voulait créer une œuvre impliquant le maximum de ruraux et mariant les arts.

Aventure artistique

Passionné par la transmission de la culture, cet adepte des projets participatifs a choisi une production un peu désuète composée de photos noir et blanc légendées. Celle-ci a ensuite servi de support pour une pièce de théâtre­ dramatique interprétée par des comédiens professionnels.

Pour concevoir l’intrigue, Roger Wallet, écrivain local, a imaginé un rôle pour chaque volontaire : du bébé jusqu’à l’octogénaire. Le maire devient cantonnier, son adjointe joue une journaliste… Seuls les musiciens de la fanfare municipale, les ados du théâtre d’improvisation et les deux gendarmes incarnent leur propre personnage.

Un photographe professionnel, aidé d’un metteur en scène, a pris plus de 3 500 clichés dans les lieux emblématiques des villages et dans des habitations, mises à disposition par leur propriétaire. Mais seuls 350 figurent dans le livre édité. Chaque participant y apparaît au moins une fois. « Je suisprofondément touché par l’implication de tous et l’ambiance festive », souligne Michel Fontaine.

Intergénérationnel

Certains ont découvert leurs voisins grâce à cette initiative intergénérationnelle, s’amuse le directeur. Les photos mettent en valeur les gens et le patrimoine local. Elles servent aussi de mémoire communale. » En outre, sept représentations de la pièce ont animé le territoire. Une prochaine est prévue le 27 juillet dans le Vercors, à l’occasion de la Fête du bleu.

Pour ce projet culturel qui s’élève à 32 000 euros, chaque commune a financé 2 000 euros, la direction départementale de la cohésion sociale 1 500 euros, la région Hauts-de-France 4 000 euros, et enfin le département 3 000 euros. S’ajoutent les recettes des représentations et de la vente du roman-photo, ainsi que des aides à la politique culturelle en milieu rural.

Marie-Pierre Canlo