Lorsqu’un proche présente une altération de ses facultés mentales ou corporelles qui l’empêche d’exprimer ses volontés, une mesure de protection est à envisager. Pour exercer la fonction de tuteur, la priorité est donnée à la famille depuis la loi de 2007. Mais celle-ci « se sent parfois perdue face à cette nouvelle responsabilité et isolée, constate Béatrice Legrand, chef de service à l’Association tutélaire de la Somme. Les conseils d’un professionnel sont souvent les bienvenus. »
Un service gratuit d’information et de soutien aux tuteurs familiaux (ISTF) a ainsi été instauré et se développe en France depuis trois ans. « Avant d’engager la démarche de protection, lourde d’obligations, nous discutons avec la famille des autres solutions possibles, précise la chef de service. Parfois, une procuration sur le compte bancaire suffit, plutôt qu’une mise sous tutelle ou curatelle. »
Par ailleurs, si une mesure de protection s’avère nécessaire, sa scission reste possible : la famille pourra exercer la mission de tuteur à la personne, liée au lieu de vie et à la santé (mise en place d’aides à domicile, du portage de repas, emménagement en Ehpad…), et le professionnel celle de tuteur aux biens (gestion financière et patrimoniale).
Écoute et soutien technique
Devenir tuteur implique de réaliser un inventaire des biens dans les trois mois après la prise de fonction, d’établir un compte rendu de gestion, d’adresser au juge des contentieux de la protection une requête pour certaines démarches, comme une admission en Ehpad, par exemple… « De nombreuses familles devenues tutrices se sentent démunies face à ces obligations, confie Béatrice Legrand. Nous les écoutons et les aidons aussi dans ces démarches. »
Dans chaque département, les tribunaux judiciaires ou de proximité (ex-tribunaux d’instance) communiquent les coordonnées du service d’ISTF à contacter. Dans certaines régions, il existe même un numéro de téléphone gratuit qui oriente vers une association tutélaire qui propose ce soutien.