Un accident brutal, la mort d’un être cher, et une question posée par l’équipe médicale : voulait-il faire don de ses organes pour sauver la vie d’un malade ? Ce drame, que personne ne souhaite vivre, est au cœur du film « Réparer les vivants », de Katell Quillévéré, sorti en novembre, et adapté du magnifique roman de Maylis de Kerangal. Des parents n’ont que quelques heures pour répondre à cette question intime, alors qu’ils sont submergés par le décès de leur fils adolescent.

En France, par solidarité nationale, la loi indique, depuis 1976, que nous sommes tous donneurs d’organes, sauf si nous avons exprimé de notre vivant notre refus d’être prélevé (www.registrenationaldesrefus.fr). Toutefois, les proches sont systématiquement consultés : « Il n’y a pas de prélèvement d’office sans avertir les familles », confirme Marie-Claire Paulet, présidente de France ADOT. Cette fédération regroupe 75 associations départementales qui, depuis quarante-cinq ans, sensibilisent à la question du don d’organes post mortem. « Même si parler de la mort ce n’est jamais drôle, il est indispensable de discuter du don d’organes avec son conjoint, ses enfants et ses amis, pour leur éviter d’être seuls à décider en cas de mort accidentelle. Indiquez votre décision, écoutez la leur, et demandez que votre volonté soit respectée », poursuit-elle.

Être donneur ou pas, personne n’a tort ou raison. Mais il est important que cette décision personnelle ne reste pas secrète. Une actualité, un deuil, un spot à la télévision ou à la radio peuvent amener le sujet dans la conversation avec nos proches.

Le don d’organes est anonyme, bénévole et gratuit. En 2016, 21 000 personnes attendaient une greffe, et 5 500 ont été greffées. L’Agence de la biomédecine gère la liste nationale des patients en attente et attribue les greffons. Après le prélèvement, le corps du défunt est remis à sa famille en intégrité, lavé et habillé pour ses funérailles.

Alexie Valois

En savoir plus : www.france-adot.org et www.dondorganes.fr