Déjà marquée par la décapitalisation en cours des cheptels de vaches allaitantes et laitières, le maintien des mesures pour lutter contre la Covid-19 dans de nombreux pays européens joue en la défaveur de la production de viande bovine. Dans ses prévisions publiées le 30 mars 2021, la Commission européenne prévoit une diminution de l’ordre de 0,9 % sur l’année en cours.

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La fermeture de la restauration pèse sur la demande

En Europe, la consommation de viande bovine est également impactée. En 2021, la consommation apparente par habitant devrait se replier de 1 % « malgré la reprise de la demande au second semestre de 2021 dans l’hypothèse d’une réouverture progressive des restaurants et du retour du tourisme », projettent les experts.

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Du côté des filières de petits ruminants, les perspectives ne sont pas plus optimistes. En 2021, un repli des productions de viandes ovine et caprine de 1 % est attendu en raison d’une « baisse structurelle de la taille des troupeaux et d’une diminution des abattages à la ferme en Roumanie », indiquent les experts.

Là encore, les restrictions sanitaires en vigueur et la fermeture des services de restauration continuent d’affecter le commerce de viande. Les impacts sur la demande saisonnière pour les festivités religieuses du printemps 2021 sont encore difficiles à évaluer, d’après la Commission.

Les exportations de viande bovine devraient reprendre…

Concernant les échanges, une croissance des exportations de viande bovine de l’ordre de 1 % est prévue en 2021. Malgré le ralentissement économique, les envois européens de viande bovine avaient déjà progressé de 1,8 % en 2020. En vif, la Commission table sur une reprise des expéditions européennes de bétail, après un reflux de 4 % en 2020.

Quant aux importations en viande bovine, elles ne devraient se redresser que de 2 % en 2021. Intimement liées à l’activité des services de restauration en Europe, les importations européennes avaient chuté de 21 % en 2020.

… et se stabiliser en viande ovine

En viande ovine, les experts planchent sur une stabilisation des exportations en viande et en vif en 2021, compte tenu d’une offre intérieure limitée et de prix relativement élevés.

De leur côté, les importations de viande ovine devraient encore baisser en 2021, principalement à cause d’un manque de dynamisme des envois en provenance de la Nouvelle-Zélande. L’an passé, les exportations néo-zélandaises de viande ovine vers l’UE avaient déjà baissé de 9 %.

Lucie Pouchard