Les symptômes de découragement peuvent être physiques, comme une grande fatigue, psychiques, avec une tendance à la déprime. Cette démotivation amène à ne plus réaliser certaines tâches, ou à les bâcler comme la partie « paperasse », par exemple. Bien souvent la personne n’a plus envie d’aller vers les autres. Elle se replie sur elle, au propre comme au figuré (qui se voit dans son attitude corporelle). Il faut enrayer ce processus car il peut mener au burn-out.

Pour que Mathieu se remotive sur son exploitation, il peut faire un « focus », comme avec un appareil photo. Plutôt que de balayer un large champ, il doit mobiliser son attention sur un point précis. Se fixer un objectif relativement facile à atteindre, faire les ajustements nécessaires pour y parvenir. Pour le robot, par exemple, revoir avec le fournisseur les différents paramètres à régler, y compris ceux que Mathieu pensait bien maîtriser. Se rendre chez un collègue qui a eu les mêmes soucis, en discuter avec lui, pour avancer. D’une façon générale, il faut rester flexible, quel que soit l’objectif. Ne pas se dire, si j’ai échoué, je stoppe tout. Mais contourner l’obstacle pour y revenir plus tard, le franchir en étant mieux armé.

Les responsabilités doivent être assumées  : même s’il a été conseillé, Mathieu a, seul, décidé d’acheter le robot. On ne peut pas toujours accuser la malchance ou les autres. Toute chose arrive pour une raison et elle nous rend service. L’échec n’existe pas, il n’y a que des résultats. Un résultat négatif n’est pas un échec : c’est une expérience qui enrichit notre vécu et la façon dont nous allons agir par la suite.

Notre entourage est notre plus grande ressource : ne pas hésiter à demander de l’aide, à s’appuyer sur les bonnes personnes : comme vous son frère, la famille, d’autres agriculteurs, des conseillers agricoles… Même si c’est temporaire, ne plus fréquenter les personnes qui peuvent être néfastes et nous empêchent d’avancer… Comme les « bons » copains avec qui on aurait tendance à traîner au bistrot.

Toutes ces pistes sont inspirées de la PNL, programmation neurolinguistique, qui modélise les stratégies de réussite afin de les appliquer aux personnes en situation d’échec.

Propos recueillis par Dominique Péronne

(1) Il a été dans l’armée durant 18 ans. Il s’y est formé à la programmation neurolinguistique (PNL) afin d’accompagner mentalement les équipes qui partaient en mission.