« Aujourd’hui, nous produisons 25 milliards de litres de lait en France. Et demain combien ? » s’interroge Marie-Thérèse Bonneau, vice-présidente du syndicat dont le renouvellement des générations semble être la ligne directrice. « Tous les jours, sept exploitations laitières disparaissent, estime André Bonnard, le secrétaire général de la FNPL. À ce rythme, la taille moyenne des exploitations pourrait atteindre de 100 à 180 vaches laitières en 2035. »

Cinq axes de travail

Pour les trois ans à venir, la FNPL compte s’appuyer sur cinq axes majeurs :

  1. Fiscalité

    Le syndicat plaide pour une « fiscalité dynamique des successions », les exploitants cédants devant obtenir « un avantage fiscal s’ils transmettent leur outil de production ». Une mesure qui viserait à favoriser « les nouvelles installations plutôt que les agrandissements ».

  2. Structures sociétaires

    « Le Gaec reste le meilleur statut juridique pour les systèmes laitiers, mais il présente quelques soucis d’adaptation », estime André Bonnard. Le syndicaliste promet sous 6 mois des propositions concrètes pour « concevoir l’empilement sociétaire afin de séparer le Gaec du reste du capital », et « permettre l’accès aux capitaux externes ». Il avertit en revanche que « le modèle d’intégration par l’amont ou l’aval n’est pas souhaitable ».

  3. Formation

    La FNPL proposera au cours de l’année 2018 un « référentiel de formation spécifique à nos métiers du lait, dans le cadre de la réforme de l’apprentissage voulue par le gouvernement ».

  4. Emploi dans les élevages

    La FNPL souhaite être partie prenante des renégociations des conventions collectives pour « permettre des adaptations du cadre conventionnel autour de l’astreinte et de la qualification professionnelle ».

  5. Financement de l’installation

    « Aujourd’hui, le seul moyen pour un jeune qui ne trouve pas de financements est de créer une Amap en bio, s’agace André Bonnard. Si on veut une diversité des modèles, alors il faut une diversité des financements. » Le syndicat prône la constitution d’un « fonds de financement du capital d’exploitation devant permettre aux gens motivés de pouvoir s’installer. On ne suffira pas à maintenir toutes nos fermes avec nos propres enfants. »

V. Guyot