« Plusieurs facteurs entretiennent un niveau élevé des cours mondiaux du porc, notamment en France. À l’échelle européenne, le recul des cheptels reproducteurs en Allemagne, aux Pays-Bas et au Danemark, initié fin 2018, se confirme sur le premier semestre 2019. Ces tendances étaient attendues s’agissant des deux premiers pays, en raison de contraintes environnementales et sociétales. La situation danoise est toutefois plus surprenante, avec une apparente absence d’adaptation de l’offre face à un marché très dynamique. La hausse de la production espagnole ne suffit pas à compenser le repli des pays nordiques. Il en résulte un recul de l’offre européenne. Or, la demande à l’export reste très importante. Elle est tirée par la Chine, et plus largement par l’ensemble des pays d’Asie du Sud-Est, où la fièvre porcine africaine sévit. Sur les six premiers mois de l’année, l’Union européenne a accru ses exportations de 40 % vers la Chine, en passant de 672 000 tonnes en 2018 à 940 000 t. En valeur, elles bondissent de 71 %. Car les envois vers l’empire du Milieu ne se limitent plus aux abats et aux coproduits. Désormais, des produits de plus forte valeur et des carcasses découpées sont commercialisés. Toutes destinations confondues, la Chine est devenue le premier débouché extérieur de la France, loin devant l’Italie. Cette situation devrait perdurer. L’effondrement de la production porcine chinoise va se poursuivre d’ici à la fin de l’année, ainsi qu’en 2020. »