«La veille du concours culinaire De la botte à la toque, organisé par Jeunes Agriculteurs, je me suis demandé pourquoi j’avais accepté d’y participer ! Lors du dernier essai, prise de panique, je n’avais pas réussi à finir les deux plats dans les trois heures imparties. Je ne voulais pas décevoir Martial, le chef qui m’accompagnait : il avait investi du temps pour me préparer. J’ai mal dormi, mais je me suis quand même présentée le jour J. Et là, heureusement, la situation s’est retournée. La confiance est revenue, j’ai réussi à me concentrer et à oublier les autres concurrents. Ma seule préoccupation était d’arriver à tout faire dans le bon ordre. Le chef, à mes côtés, m’a bien coachée. Nous avions mis au point un plat avec du veau sous la mère, de Lozère bien sûr, de la courge et de la châtaigne. Et un dessert avec une glace au lait de brebis, de la châtaigne et une boule de chocolat, très technique à réaliser. Cela faisait un mois que je m’entraînais à la maison, mes enfants et mon mari n’en pouvaient plus de manger du veau et de la courge !

Une joie partagée

Au moment du verdict, j’étais très émue. Quand le jury a annoncé que notre binôme se classait deuxième – je ne m’y attendais pas –, j’ai sauté dans les bras du chef ! C’était un beau moment de joie partagée. Le lendemain, il m’a invitée à cuisiner ces deux plats dans son restaurant l’Adonis, à Florac, pour une quarantaine de personnes de ma famille et de mon cercle d’amis. Son équipe m’a secondée. J’étais détendue, j’ai pu échanger avec ses cuisiniers, leur parler de mon métier et leur proposer de venir le découvrir à ma ferme. Je suis ensuite passée dans la salle de restaurant, où j’ai eu de bons retours des convives. C’était une belle aventure humaine, que je ne suis pas près d’oublier. Mon mari et mes enfants m’ont aidée à aller jusqu’au bout. Martial, le chef m’a bien accompagnée aussi. Il est à fond dans son métier, créatif et combatif. J’ai pris une leçon de courage avec lui. Ayant réussi à dépasser mon stress, je me sens aujourd’hui plus confiante dans mes capacités. Je vais essayer de consacrer plus de temps à la cuisine, car c’est un vrai plaisir. J’ai déjà plein d’idées pour régaler avec des produits du terroir les randonneurs qui vont s’arrêter à ma table d’hôtes ! »

Propos recueillis par Frédérique Ehrhard