« La campagne 2020-2021 a été marquée de façon très générale par l’épidémie de Covid, et une demande chinoise historiquement élevée. Depuis avril dernier, on est rentré dans une phase très largement spéculative pour certaines matières premières agricoles, où les fondamentaux des marchés ont perdu presque tout impact au profit de la “pure psychologie”. Avoir du blé tendre autour de 300 €/t, ça n’a aucun sens au regard du bilan prévisionnel pour la campagne 2021-2022. Il y en a suffisamment sur la planète ! Ainsi, aujourd’hui, le niveau de prix atteint conduit les opérateurs à surréagir. Le fait que les prix du blé ont baissé lorsqu’on a annoncé, fin novembre, la présence d’un nouveau variant de la Covid (Omicron), traduit bien cette situation. En quoi cela pourrait réduire la demande ou l’offre ? En revanche, que le quota russe, plus élevé que prévu (9 Mt), ait eu un impact baissier vendredi dernier, c’est plus rationnel ! Il est possible de nuancer ces propos quand il est question d’un marché tel que le colza, et donc des biocarburants. Cela se comprend, car si on reconfine, on circulera moins. Et ce d’autant que pour le colza, la récolte mondiale pose problème et le bilan reste très tendu. Dans un contexte de reprise économique, il y a une hausse de la demande en produits pétroliers. Ce marché étant davantage corrélé à celui de l’énergie, le colza a donc suivi les autres commodités à l’annonce d’Omicron, mais depuis, il s’est repris davantage que les céréales. »