Travailler chaque jour pour obtenir le meilleur, sans oublier de prendre plaisir à ce que l’on fait. Cette ligne de conduite, François Bidard, cycliste professionnel dans l’équipe française AG2R La Mondiale, la doit en grande partie à sa famille.
« Se lever tôt le matin, sortir par tous les temps… Quand on vit tout ça au quotidien, quand on voit ses parents travailler aussi dur pour leur élevage laitier, ça forge le caractère. C’est de là que je puise ma force aujourd’hui », reconnaît le jeune coureur de vingt-cinq ans, à l’issue d’une deuxième saison prometteuse en tant que professionnel. De janvier à octobre dernier, il a parcouru 30 000 km à vélo et réalisé 80 journées de compétition sur les routes d’Australie, d’Italie, de Belgique, de France… Il est parvenu à se classer 39 e , sur 180 participants, au Giro d’Italie et 2 e par équipe. Mi-octobre, François a profité d’une coupure de trois semaines pour aider sur l’exploitation familiale de Lonlay-l’Abbaye, dans l’Orne.
Il vise le Tour de France
« Pendant la saison, il est impossible de combiner la ferme et le sport. À chaque fois que je reviens ici, je constate que je suis fait pour ça. Je sais ce qui m’attend après ma carrière de cycliste », confie le jeune homme, qui fait partie des rares personnes – 180 en France – à parvenir à vivre du cyclisme. Il vient d’ailleurs de signer un nouveau contrat de deux ans.
Si tout se passe bien, le sportif a encore une dizaine d’années de carrière devant lui. Après le Giro, en Italie, en 2017, et la Vuelta, en Espagne, en 2016, François rêve de participer au Tour de France, la troisième des grandes courses cyclistes mondiales. La plus longue et la plus difficile aussi. « Mais pour tenir trois semaines de course, il faut avoir de l’expérience, gagner de l’assurance pour tenir la cadence. Et il y a très peu de places – huit –, alors que nous sommes trente dans l’équipe. Je me donne encore deux ou trois ans », détaille François, qui a toujours su prendre son temps pour ne pas griller les étapes. « L’entraînement c’est, comme en agriculture, un travail à long terme, affirme-t-il. En ce moment, j’entreprends un programme afin d’être au mieux de ma forme au printemps 2018 pour mon deuxième Giro. Si je fais des erreurs aujourd’hui, je sais que je les paierai aussi plus tard. Chaque détail compte, je dois me remettre en question en permanence. »