L’accès à des informations de traçabilité via un code QR (voir l’encadré) apposé sur l’emballage d’un produit n’est pas nouveau. En revanche, l’utilisation de la technologie blockchain l’est. Selon Carrefour, il s’agirait même de « la première blockchain alimentaire d’Europe ».
Sécurité renforcée
« La blockchain est une base de données numérique sécurisée, explique Hervé Gomichon, le directeur en charge de la qualité du Groupe Carrefour. Chaque opérateur de la chaîne de production (éleveurs, producteurs d’aliments, vétérinaires, transformateurs, distributeurs) y entre des informations de traçabilité, non modifiables et consultables par les consommateurs. »
Traçabilité plus complète
En décembre 2015, le Syndicat de défense des Volailles fermières d’Auvergne (Syvofa) développait un système permettant aux consommateurs de remonter directement à l’éleveur de la volaille achetée en libre-service. Réservé au départ à la filière Qualité Carrefour, le procédé a ensuite été étendu aux volailles exportées vers la Belgique et la Suède.
« Le code QR renvoyait uniquement à une vidéo de l’élevage d’origine du poulet, retrace Patricia Nifle, la directrice du Syvofa. Aujourd’hui, avec la technologie blockchain, le grand public a en plus accès à des données qui étaient jusqu’alors uniquement suivies par les professionnels. »
Parmi ces données : le nom de l’éleveur, des détails sur l’alimentation des animaux (sans OGM, céréales et soja français… certifiés par le fabricant d’aliments), l’absence de traitement antibiotique (certifié par un vétérinaire), le lieu d’abattage… La traçabilité se fait à l’échelle d’un lot, c’est-à-dire de 4 400 poulets.
© Carrefour
« L’usage de cette technologie est un élément important de transparence, qui répond à une vraie demande des consommateurs et offre la possibilité pour les producteurs de mettre en avant leurs savoir-faire », souligne Hervé Gomichon.
Carrefour a d’ores et déjà annoncé le déploiement de la technologie blockchain à sept autres filières Qualité Carrefour (œufs, fromage, lait, orange d’Espagne, tomate, saumon de Norvège et steak haché), avant la fin de l’année.
Un nombre de flashs limité
« Le nombre de codes QR flashés par les consommateurs depuis leur mise en place en 2015 est assez faible, reconnaît Patricia Nifle. Mais l’important c’est bien qu’ils puissent avoir accès à l’information, même s’ils ne la consultent pas. »