Dans la carrière du Haras de la Sainte Victoire, à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), Madeleine Herbeau monte Frédéric, son nouveau cheval. Elle le mène au pas, au trot, puis, sur un petit galop maîtrisé, franchit des barres. « Je me régale ! », lance-t-elle. Son poulain de quatre ans est en plein apprentissage. Depuis l’automne, la jeune femme de vingt-neuf ans réussit à se libérer quelques heures par semaine pour pratiquer son sport favori. Quand, en 2014, elle a pris la responsabilité de Château Barbebelle, le domaine vinicole familial situé à Rognes, l’équitation est passée en second. « Après une expérience dans un grand groupe, je suis revenue travailler au domaine par passion, et dans un projet de couple », explique-t-elle. L’exploitation est l’une des plus anciennes du pays aixois, transmise par sa mère Solange.

Un sport qui façonne le caractère

L’amour des chevaux est aussi une affaire de famille, puisque son grand-père et son père Brice avaient leur propre élevage en Sologne (Centre-Val de Loire). Au début des années 1990, la petite Madeleine joue avec son poney shetland. À huit ans, elle commence le saut d’obstacles en Provence. Rapidement, la cavalière prend goût aux entraînements, trois fois par semaine, et aux concours les week-ends. Son parrain lui offre un double poney. Puis, son père lui achète Nixon et lui dédie Rosiris, un jeune mâle issu de son élevage, que l’adolescente mène en compétition avec l’aide d’un coach.

Quand Madeleine part étudier à Lille, à l’EDHEC Business School, elle embarque ses chevaux. Elle mène de front son cursus en école de commerce et sa passion équine. « Me lever très tôt pour m’occuper d’eux et les monter chaque jour me faisait du bien, confie-t-elle. Je n’ai jamais abandonné, même s’il fallait revoir mes cours tard le soir. »

Tenace et énergique, elle se forge ainsi une grande capacité de travail et apprend à bien gérer son temps. La cavalière remporte plusieurs prix et concourt jusqu’au niveau national. En catégorie « amateur élite », Madeleine Herbeau participe à la finale des championnats de France en 2011. Elle franchit des obstacles de 1,35 mètre de haut. « J’aime ce sport, et sa technique de grande précision, dit-elle. Sauter de plus en plus haut, sans se mettre en danger, nécessite de la décontraction. » Et une réelle maîtrise.

Alexie Valois