En cette fin de septembre, Alexis Challant est soulagé. Il vient d’apprendre qu’il pourra aller chercher sa Peugeot 205, accidentée en Grèce : « C’est ma coéquipière Eugénie qui conduisait. Un moment de distraction à un carrefour. Rien de grave, mais la voiture ne pouvait plus rouler. »

Lors de cet épisode malheureux, le jeune homme de vingt et un ans a fait preuve d’un caractère bien affirmé. « Les organisateurs de l’Europ’Raid voulaient faire jouer l’assurance rapatriement pour que nous rentrions en France, poursuit-il. Nous n’étions qu’au onzième jour sur vingt-trois. Il était hors de question d’abandonner ! À force de discussions et persuasion, notre trio s’est réparti dans trois autres véhicules. Et l’aventure a continué. »

Un beau challenge, auquel ce fils d’agriculteur de Baâlon (Meuse) ne voulait pas renoncer. Ce raid humanitaire était destiné à apporter du matériel scolaire dans quatre pays d’Europe de l’Est, dans des secteurs très défavorisés économiquement (voir encadré).

Ouvert et débrouillard

L’étudiant de l’IHEDREA (1) s’est trouvé embarqué dans ce voyage par Pierrot, un camarade d’école. Ouvert et débrouillard, Alexis a eu à cœur de relever ce défi. Récolte de fonds pour financer le voyage, collecte des fournitures scolaires, préparation de la voiture, il y avait tant de choses à prévoir. « La Peugeot 205 m’a été donnée par une connaissance. Elle avait plus de 300 000 km au compteur, mais je m’y connais en mécanique. Je suis passionné de vieux tracteurs et je participe régulièrement à des concours de labour », explique Alexis, engagé dans la section JA de son canton. Actuellement en formation par alternance au service contentieux de la coopérative EMC2, il est là aussi confronté à des situations parfois difficiles.

Paysages, villes traversées, personnes rencontrées… Alexis a été marqué par son périple : « A certains endroits, c’était chaud, au propre comme au figuré : 35°C à 7 heures du matin, avec des passages aux frontières parfois délicats. » Dans un camp de Roms en Albanie, les adultes se sont d’abord montrés agressifs, avant que les enfants ne sympathisent avec les trois Français. « J’aime la découverte, faire des connaissances, discuter. Là, j’étais vraiment dans mon élément ! »

Dominique Péronne

(1) Institut des hautes études de droit rural et d’économie agricole.