La glisse, ce couple d’agriculteurs la vit… côté coulisses. Elle, à la location du matériel aux skieurs, plusieurs week-ends par saison. Lui, aux manettes de la dameuse sur les 55 km de pistes. Tant que la neige enveloppe Arc-sous-Cicon, Sylvie et Daniel Jeannin concilient ces tâches bénévoles avec leur production de lait à comté et leurs activités d’accueil à la ferme (1). Tous deux font partie de la structure associative qui gère de A à Z ce site nordique du Haut-Doubs. « Notre petite station fonctionne car nous n’avons pas de salarié, expliquent-ils. Les volontaires y consacrent du temps pour faire vivre notre commune de 650 habitants, ses commerces, les hébergements… C’est sympa, et très enrichissant ! »

Le ski chevillé au cœur

Daniel comprime ses nuits pour faire de même avec la poudreuse. « C’est ma trente-deuxième saison, dont dix-sept ans au damage, sourit ce natif du village. En général, j’y vais de 20 h 30 à 2 h du matin. Nous sommes cinq à six personnes à préparer les pistes, à tour de rôle. » Ce traçage de qualité est indispensable car « en un week-end, plus de mille visiteurs, surtout des habitués, fréquentent parfois la station », se félicitent Sylvie et Daniel. Située à une demi-heure de Besançon, celle-ci est née à la suite de « la location de skis dans le garage de particuliers, en 1975-1976 ».

Tous deux fondeurs et adeptes de l’engagement – Daniel a été pompier dix ans, Sylvie préside la section diversification du Service de remplacement du Doubs –, ils ont pris part à l’aventure avec d’autant plus d’enthousiasme lorsqu’ils ont été parents. « Nos trois filles, Aurélie, Fanny et Manon, aujourd’hui adultes, ont toutes appris à skier : nous étions contents que les jeunes profitent de belles pistes. Aurélie a pratiqué en compétition – fond et biathlon –, jusqu’aux championnats de France. Son club fréquentait la partie haute de notre station, bien enneigée. » De là, la jeune femme a pris assez d’élan pour être aujourd’hui monitrice au Grand-Bornand.

« Le ski, la station… Tout cela fait partie de notre culture de vie », résume Sylvie. Son mari acquiesce, avec en mains une carte postale de 2010, reçue des Jeux olympiques de Vancouver, et signée entre autres… « Fourcade ». « Ces biathlètes, avant d’être connus, ont dormi ici ! », se réjouit-il.

Catherine Regnard

(1) Ferme découverte, chambres et table d’hôtes, gîtes.