Côté débouchés du colza, les voyants sont au vert, selon Lionel Lordez, responsable de marché du semencier Dekalb. « La demande mondiale soutenue en huile végétale, le plan protéines en France et les annonces rassurantes de l’Europe au sujet du biodiesel sont de bon augure. » Pourtant, l’Europe pourrait décider, fin 2018, de limiter à 7 % le taux d’incorporation du biodiesel à partir de 2020. « Nous sommes à 5 % de moyenne en Europe. Cela nous laisse encore trois campagnes pour augmenter les volumes. À terme, le colza pourrait aussi se substituer au palme dans le biodiesel, si les politiques interdisent son utilisation. Cela représente environ 30 % des intrants », ajoute Lionel Lordez.
Hausse retardée par le soja
Sur le plan mondial, la production de graines de colza est plutôt orientée à la baisse. Si les surfaces sont à la hausse de 6 % en France (1,56 Mha), le rendement devrait être impacté par les conditions climatiques. La production pourrait plafonner à 5 Mt. En Allemagne, au Canada, en Australie, les réductions de surface se confirment (8 à 10 %). Quant au soja, les stocks mondiaux devraient enregistrer une baisse de 6 Mt sur la campagne. En conséquence, le prix des tourteaux de soja et de colza devrait rester soutenu.
D’un point de vue monétaire, la faiblesse de l’euro renforce la compétitivité du colza domestique. « Tous les ingrédients à la tenue du marché sont réunis, mais les stocks de report et l’avantage à la trituration du soja devraient retarder de quelques mois la progression du prix des graines de colza », juge Pierre Duclos, responsable du trading chez Lecureur.