Après une vie professionnelle bien remplie en tant qu’infirmière coordinatrice en SSIAD (1), Marie-Christine Coulbeaut, de Bucy-lès-Pierrepont, dans l’Aisne, est devenue bénévole de l’association Points Passerelle. À ce titre, elle apporte un soutien humain à des familles confrontées à de lourdes difficultés financières. Cette épouse d’agriculteur a connu ce dispositif d’aide (lire l’encadré) par son mari, Pierre, administrateur de la banque verte. Mais avant de s’engager, elle a dû montrer patte blanche. « Alors que je venais de prendre ma retraite, j’ai dû rédiger une lettre de motivation pour postuler », raconte-t-elle.
Un engagement pas trop prenant
Investie depuis deux ans dans ce service, Marie-Christine accompagne aujourd’hui cinq foyers. « Les bénéficiaires ont subi une forte baisse de revenus du fait d’une séparation, d’une perte d’emploi, de la maladie…, et se trouvent fragilisés. Ils prennent d’abord contact avec un conseiller de l’association, qui pose un diagnostic et propose une solution bancaire. Je n’interviens qu’une fois le plan de restructuration établi », explique-t-elle.
La bénévole rencontre les attributaires à leur domicile ou en agence, c’est au choix, dans un rayon de 30 kilomètres autour de chez elle. Énergique et avenante, la sexagénaire joue un rôle de coach. « Il s’agit d’écouter ces personnes et de les rassurer, en toute confidentialité, confie-t-elle. Je ne suis pas là pour les juger. Leurs budgets sont très serrés. Le réfrigérateur qui lâche, c’est la catastrophe. Je rencontre des gens très motivés et décidés à s’en sortir. Ils apprécient d’être soutenus. Je dois les encourager, tout en gardant une juste distance. Je ne suis ni leur copine, ni leur mère. »
Marie-Christine cherchait un engagement qui ne soit pas trop prenant : « Je me suis beaucoup donnée dans mon métier. Je ne voulais pas une activité énergivore. » Elle s’y emploie quelques heures par mois, ce qui lui laisse du temps pour prendre des cours d’espagnol et s’occuper, au pied levé, de son petit-fils, Henri, huit mois.
Les chiffres montrent que près de 80 % des personnes suivies retrouvent une situation stable de manière pérenne. « C’est un bon prolongement de ma profession », conclut celle qui cultive la fibre sociale.
(1) Service de soins infirmiers à domicile.