Depuis quatre ans, Dominique Bernardin, 60 ans, s’autorise à prendre quelques vacances. Dès que le printemps arrive et que ses 70 charolaises sont au pré avec leurs veaux, l’agriculteur de Villeneuve-sur-Yonne prend le volant de son camping-car. Et ceci, plusieurs fois par an : quatre en 2016, sept en 2015, un record !
Ces escapades l’emmènent plus ou moins loin selon le temps disponible. « Si je n’ai que deux jours, je me contente de parcourir 400 à 500 km. Si j’ai plus de temps, je vais plus loin jusqu’à Arcachon, le Mont-Saint-Michel, les Pyrénées ou les côtes normandes. » Idéalement, il part le vendredi matin et il rentre le lundi dans la matinée. « Je profite ainsi du week-end entier et j’évite la circulation. Pendant mon absence, un copain vient surveiller les animaux, les volailles et les chevaux. » Méticuleux, le camping-cariste prend soin de faire les courses et le plein de gasoil la veille du départ.
Se ressourcer
Le premier voyage de l’année, qui l’a mené dans les Vosges ce printemps, a une saveur particulière : il a le goût de la liberté et du repos bien mérité. « Avec les vêlages, l’hiver est fatigant, explique l’éleveur allaitant. Les revenus en berne et les aléas climatiques qui se succèdent, rendent le métier difficile. Prendre un peu de distance devient indispensable. » Au volant de sa maisonnette sur roues, avec son épagneul Emmi à ses côtés, et ses musiques préférées (pop, rock, rythmes dansants), la détente est immédiate. « Dès que je franchis le portail de l’exploitation, je suis ailleurs. » Sa conjointe l’accompagne dans une partie de ses pérégrinations. C’est grâce à un petit héritage que l’agriculteur s’est offert son véhicule d’occasion.
Sa destination de prédilection reste le Massif central où il s’est fait beaucoup d’amis. Curieux et sociable, Bernard savoure les rencontres imprévues et n’hésite pas à retrousser ses manches pour aider ses hôtes. En Normandie, l’agriculteur est ainsi monté sur le tracteur pour aider un paysan qui n’avait pas fini sa moisson.
Dès qu’il sera en retraite, et qu’il aura réussi à transmettre son exploitation, le voyageur élargira son rayon d’action aux pays voisins et partira dix à quinze jours d’affilée. Un luxe à venir !