Oscillant autour de 350 €/t ces dernières semaines sur le marché à terme, les cours du colza sont inférieurs d’environ 50 €/t aux prix de l’année dernière à la même époque. L’oléagineux doit en effet faire face à la concurrence du biocarburant importé d’Argentine et d’Indonésie.
La perspective de la révision à la baisse des droits de douane sur le biodiesel indonésien inquiétait en outre les producteurs de colza. Le 21 mars, la Cour européenne de justice a finalement rendu un arrêt favorable à l’Indonésie, favorisant ainsi les importations en Europe du biocarburant issu d’huile de palme. Un verdict qui s’ajoute à la condamnation précédente de l’UE par l’OMC : en septembre dernier, l’Union s’est vue contrainte de diminuer ses taxes sur le biodiesel argentin, fabriqué à partir de soja. En réaction, Saipol avait annoncé réduire son activité de production de biodiesel de 60 % sur ses cinq usines d’estérification française en 2018.
Alors que l’Union européenne abaisse ses taxes douanières, elles augmentent aux États-Unis. Le 21 février, le département américain du Commerce a imposé la mise en place de droits antidumping contre les importations de biodiesel en provenance d’Argentine et d’Indonésie. Conséquence : les volumes prévus pour les États-Unis se sont reportés sur l’Europe, renforçant la concurrence sur les huiles.
Nouvelle enquête
Les potentielles subventions gouvernementales dont pourrait bénéficier le biodiesel argentin font l’objet d’une nouvelle enquête. Celle-ci a été ouverte par la Commission européenne le 31 janvier à la suite d’une plainte de l’European Biodiesel Board, au nom des producteurs. Ces procédures peuvent durer jusqu’à treize mois, mais des droits provisoires peuvent être imposés au bout de neuf mois.