Cet été, les orges fourragères ont profité de la hausse des matières premières et du panier céréalier. En effet, son cours rendu Rouen a atteint à la mi-août 237 €/t contre 203 €/t au 1er juillet. Cette tendance haussière s’est aussi expliquée par une production globalement décevante en Europe du Nord et Outre-Atlantique : au Canada par exemple, la récolte ne devrait pas dépasser 7,5 millions de tonnes (Mt) cette année, contre 10 Mt en 2020. « Ce pays ayant été le principal fournisseur mondial l’année dernière, il sera en toute logique nécessaire, pour cette campagne, de trouver d’autres origines pour répondre à la demande : d’où le regain d’intérêt pour les origines européennes, notamment françaises et ukrainiennes », précise Arthur Portier, chez Agritel.

La production française est estimée en 2021 à 11,7 Mt, soit 1,3 Mt de plus qu’en 2020 et 1,2 Mt de plus que l’Ukraine cette année. « Depuis début septembre, l’orge fourragère baisse [221 €/t au 10 septembre, N.D.L.R.] car la tension est moindre sur le marché et la concurrence avec le blé et le maïs plus forte en alimentation animale », indique le consultant. En effet, la dégradation des poids spécifiques entraîne une part plus importante de blé fourrager sur le marché et le maïs devrait se voir attribuer une bonne récolte cette année. « À moyen terme, le potentiel de hausse est limité sur les céréales fourragères en raison notamment de la pression mise par l’arrivée du maïs ukrainien et européen puis par l’orge argentine et australienne en janvier », explique l’expert.

La Chine à suivre

La principale interrogation porte sur les futurs achats de la Chine, en lien avec l’annulation récente de lots d’origine ukrainienne. « Si la Chine revient aux achats, les cours resteront fermes. Mais il faut aussi prendre en compte ses relations commerciales avec l’Australie : une détente des prix pourrait s’opérer en cas de retour aux échanges entre les deux pays », conclut Arthur Portier.

C. Salmon