Depuis la création à la fin 2015 de l’Anils (1), de nombreux éléments ont été porteurs pour la lentille. Il y a notamment eu un engouement notoire des consommateurs français pour les légumineuses. La FNLS (2) indique de ce fait que la consommation a augmenté de 12 % en 2017 sur un an.
La culture de la lentille demande peu d’intrants, et particulièrement pas d’engrais. Les réformes de la Pac lui ont donc été favorables avec l’instauration d’un minimum de trois cultures au sein d’une rotation. D’autre part, la lentille a aussi intégré depuis trois ans les surfaces d’intérêt écologique (SIE). Ce qui, par conséquent, explique que les surfaces n’ont cessé de s’accroître en France. Avec 17 000 ha en 2016, elles ont plus que doublé en 2018 pour approcher les 45 000 ha. « Ajouté à cette situation, le niveau de production française a atteint un record en 2018 avec 20 q/ha en moyenne, alors que la campagne précédente avoisinait plutôt les 15 q ha », indique Franck Rocher, le président de l’Anils.
Si jusque-là, la forte demande avait tiré les prix vers le haut, les professionnels de la filière s’inquiètent : « Les ventes ne permettront pas d’absorber les volumes prévus sur notre marché national, il y aura donc du stock de report. Aussi, les volumes additionnels seront destinés à l’exportation engendrant un revenu inférieur de 30 % pour le producteur, et surtout une volatilité des prix importante. »
Stock de report
Si le protéagineux approche les 700 €/t sur le marché français, la lentille canadienne est aussi en surproduction, et nous concurrence fortement à l’export. Elle est vendue autour de 400 €/t. Alors que les semis débutent, l’Anils demande donc aux producteurs d’implanter obligatoirement leurs lentilles avec un contrat de vente auprès d’un organisme stockeur (OS) afin de mieux encadrer la production, et surtout de limiter la volatilité des prix.
(1) Association nationale interprofessionnelle des légumes secs. (2) Fédération nationale des légumes secs.