C’est la fin d’un long conflit commercial. Un accord a été trouvé le 30 janvier au sujet des exportations de biodiesel argentin vers l’Union européenne. Deux points essentiels ont été votés par la Commission.

Le premier est la mise en place d’un droit antisubvention, à hauteur de 30 %. « Cela confirme que l’Union européenne considère que le subventionnement du biodiesel pratiqué par l’Argentine génère des distorsions inéquitables sur le marché international », se réjouit Kristell Guizouarn, présidente du Comité européen du biodiesel (EBB), la plaignante.

Deuxième point : les exportateurs argentins seront autorisés à vendre 1,2 million de tonnes de biodiesel par an à l’UE, sans taxe mais avec la mise en place d’un prix minimal. La formulation des prix n’est pas rendue publique, les négociations se feront entre les exportateurs et les autorités européennes.

Par ailleurs, pour éviter les variations de prix liées à d’éventuels pics de volume entrant dans l’UE, les importations seront limitées à 37 % du volume annuel par trimestre. « C’est une étape essentielle, qui n’était pas gagnée d’avance », a salué Kristell Guizouarn. Elle se dit prudente sur la mise en place de cet accord, mais confiante dans la volonté des équipes de la Commission de Bruxelles pour le faire respecter. « L’EBB restera extrêmement vigilante et dénoncera sans délai toute pratique déloyale future aux institutions européennes », ajoute-t-elle. En cas de non-respect des accords, les droits de douane de 30 % seront immédiatement appliqués.

« L’industrie argentine célèbre l’approbation de cet accord, car c’est le seul moyen de revenir aux exportations vers l’UE », a déclaré Luis Zubizarreta, président de Carbio (1). Le Copa-Cogeca, représentant coopératives et agriculteurs européens, se dit « sérieusement préoccupé » par les volumes autorisés, mais salue la reconnaissance de l’Union européenne des pratiques distorsives de l’Argentine.

Hélène Parisot

(1) Chambre argentine des biocarburants.