Les rendements et surfaces records de 2014, ainsi que les cours du maïs en berne ont entraîné des stocks élevés de semences. Depuis, l’Europe et la France tentent de réduire leur sole.

Les stocks étant encore à 82 % des besoins en juin 2016, les emblavements ont à nouveau reculé de 6 % dans l’UE à 28 en 2017, pour atteindre 128 000 ha, contre 135 000 ha l’année précédente. La France, avec 58 000 ha semés, a subi la plus forte baisse (- 10,5 %) des pays producteurs européens. Depuis le record historique de 2014, où l’on avait atteint 93 500 ha emblavés, l’Hexagone a vu ses surfaces chuter de 38 % en trois ans. En juin 2017, le stock était à 65 % des besoins, selon la FNPSMS (1), à 21 millions de doses. Le résultat d’une baisse de la production, d’une dynamique des marchés à l’export mais aussi d’un taux de déclassement historiquement important au niveau de l’Union européenne, dû notamment au renouvellement variétal et au rééquilibrage du marché. « On se rapproche d’une situation saine, estime Pierre Guillaumin, de l’AGPM (2), les emblavements 2018 en France devraient rester au même niveau qu’en 2017. »

Ukraine et Russie

La France, qui reste le premier producteur européen de maïs semence avec 45 % de la sole totale, exporte 60 % de sa production, soit 147 000 tonnes pour la campagne 2016-2017. Elle se maintient aussi au premier rang des exportations mondiales, devant les États-Unis (78 000 t), la Hongrie (68 000 t) et la Roumanie (55 000 t). L’UE à 28 reste son premier marché, avec 90 % des ventes notamment vers l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie. « Toutefois, de grands marchés comme l’Ukraine et la Russie s’ouvrent, explique Pierre Guillaumin, de l’AGPM. L’enjeu de la France pour les années à venir est de prendre des places sur ces marchés de l’Est. »

F.J. et F.M.

(1) Fédération nationale de la production des semences de maïs et de sorgho.

(2) Association générale des producteurs de maïs.