En Uruguay, l’Institut national de recherche agricole (INIA) développe depuis 2010 un programme pour diversifier la production de soja. Le but : améliorer la rentabilité de cette culture et accéder à de nouveaux marchés. Le pays ambitionne, d’une part, d’approvisionner l’industrie du tofu en Chine, au Japon et en Corée du Sud et, d’autre part, de fournir davantage de produits pour l’alimentation du bétail à l’international.
La certification « non transgénique » apparaît comme une nouvelle opportunité commerciale dans un pays où le soja OGM est omniprésent.
Traçabilité précise
« Nous avons beaucoup travaillé pour obtenir des variétés de soja non OGM avec un bon potentiel de rendement. Le plus compliqué est d’assurer une traçabilité précise, avec des protocoles très rigoureux au moment de la récolte, du stockage et du transport », explique Sergio Ceretta, chargé du programme d´amélioration du soja de l’INIA. Le non-OGM ne doit pas être mêlé au soja transgénique, dont la production est largement majoritaire dans le pays. Quelque 1,2 million d’hectares de soja sont cultivés sur le territoire uruguayen. Seuls 15 000 ha sont non OGM, soit 1,2 % de la surface.
La proportion est certes faible, mais le non-OGM suscite de plus en plus l’intérêt du gouvernement, de l’industrie agroalimentaire et des producteurs eux-mêmes. Calsesur, une coopérative de quinze agriculteurs située au sud du pays, a sauté le pas. « Cette démarche répond à notre ambition d’utiliser de moins en moins de pesticides et d’incorporer des techniques plus respectueuses de l’environnement, pour répondre à une demande croissante des acheteurs », relate Peluffo Fourment .
Les agriculteurs ont planté 15 ha de non-OGM en 2019 et 50 ha seront cultivés en 2020. Ils ne comptent pas en rester là et veulent aller plus loin dans le bouleversement de leur technique de production. « La prochaine étape est de travailler au développement de la culture du soja bio », conclut Peluffo Fourment, alors que 7 ha convertis en bio sont déjà à l’essai.