« La France a importé trois fois plus de viande de cheval qu’elle n’en a exporté en 2018 », constate l’Institut français du cheval et de l’équitation et FranceAgriMer, dans le bilan de 2018 publié fin 2019. Nous avons acheté 10 466 t en 2018, alors que notre consommation, en déclin depuis vingt ans, peine à dépasser 9 000 t. Nos exportations de viande équine s’affichaient à 4 000 t, en hausse de 3 % par rapport à 2017.

« L’offre française manque de structuration, confie Éric Vigoureux, président d’Interbev Équins et président de la boucherie hippophagique de France. Elle est très dispersée et peu homogène. À cela s’ajoute le fait que le consommateur français préfère la viande rouge et mâture, ce qui correspond à des animaux de réforme. Or, beaucoup de propriétaires en France ont exclu leur cheval du circuit de la consommation. » Et cette exclusion est définitive, même si l’animal est vendu à un autre propriétaire. « On aimerait faire évoluer cette réglementation pour que les détenteurs soient libres », précise Éric Vigoureux.

Parmi les freins au développement de la filière française, figure le manque d’abattoirs disposant d’une ligne pour les chevaux et le savoir-faire de la boucherie chevaline qui se perd, même si des formations sont mises en place.

La viande jeune appréciée aussi

Jacques Issartel, éleveur de chevaux comtois en Haute-Loire, regrette que certains intermédiaires français ne jouent pas davantage le jeu en achetant de la viande locale qui bénéficie d’une traçabilité souvent vantée. « La viande de mes poulains de 18 mois que je commercialise en caissettes est aussi très appréciée des consommateurs, assure-t-il. Lorsque je la fais déguster lors de manifestations comme les Terres de Jim, elle obtient un vif succès. » M.-F. M.