Depuis près de sept ans, la production laitière de la Nouvelle-Zélande côtoie les 22,5 millions de tonnes (Mt) sans franchir ce cap. Le faible gain en productivité (+ 3 % par rapport à 2015 à 4 515 kg/VL) peine à compenser le déclin des effectifs (- 2 % par rapport à 2015). Le cheptel laitier est récemment repassé sous la barre des 5 millions de têtes (1). Néanmoins, la collecte affiche une belle croissance annuelle de 4,5 % sur le premier trimestre 2021, portée par une météo clémente et un prix du lait bien orienté. « La hausse du prix des intrants, peu utilisés localement, n’entrave pas outre mesure la rentabilité des élevages », note Gérard You, économiste à l’Institut de l’élevage (Idele), lors d’un cycle de webinaires sur les marchés mondiaux.

L’export résiste

En parallèle, sur l’année 2020, les exportations laitières néo-zélandaises ont légèrement reculé de 3 % en volume, à 20 Mt équivalent lait, « faute de stocks importants ». En valeur, le repli se limite à 1 % sur un an, à 11,1 milliards d’euros, et ce, en dépit de la crise sanitaire. La Nouvelle-Zélande­ opère « une lente montée en gamme de ces produits laitiers, très majoritairement exportés, avec une valorisation évaluée à 520 €/1 000 l contre 750 €/1 000 l pour la ferme France », précise Gérard You. Lente car le beurre et la poudre grasse représentent encore plus de 50 % des exportations laitières du pays, en valeur. Sur le premier trimestre 2021, le regain observé sur la collecte laitière nationale sert le marché à l'export, avec un rebond des envois de poudre grasse.

À l’avenir, « le prix du lait devrait rester stimulant » et, « sauf accident climatique majeur, la production devrait continuer à croître » d’une année sur l’autre. Les contraintes environnementales sont telles que cet élan devrait essentiellement être porté par la productivité des vaches. « Le pays des kiwis n’est plus dans une logique de croissance extensive », con­clut Gérard You. A. Courty

(1) Retrouvez aussi l’interview du ministre de l’Agriculture néo-zélandais en page 21.