Le dynamisme de la filière œufs ne s’essouffle pas. En 2020, 15,4 milliards d’unités ont été produites en France, loin devant l’Allemagne (14,4 milliards) et l’Espagne (14,2 milliards). « Cette tendance devrait se poursuivre en 2021, avec une prévision de croissance de 2,5 % d’ici à juillet », indique Maxime Chaumet, secrétaire général du Comité national pour la promotion de l’œuf (CNPO).

En face de cette offre, l’appétit des Français se confirme. L’an passé, les achats pour la consommation à domicile ont progressé de 11 % en volume par rapport à 2019 pour atteindre 224 œufs par habitant, contre 218 en 2019.

Les œufs issus de systèmes alternatifs à la cage aménagée représentent désormais les deux tiers des achats en magasin. Ils sont tirés par les ventes d’œufs issus d’élevage au sol, qui ont augmenté de 125,9 % par rapport à 2019, « loin devant les œufs bio (+ 16,9 %), de plein air (+ 15,6 %) et sous label rouge (+ 6,8 %) », précise Loïc Coulombel, vice-président du CNPO. Car en parallèle, dans les élevages, la transition vers les systèmes hors-cage se poursuit. En 2020, 36 % des poules pondeuses sont élevées en cages aménagées, en baisse de 11 % sur un an. La part du cheptel français élevé en plein air s’établit à 23,2 %, devant les poules élevées au sol (19 %), en bio (16 %) ou en label rouge (5,8 %).

Débouchés perturbés

Si les voyants sont au vert s’agissant des achats en grandes surfaces, la crise de la Covid-19 a bouleversé les débouchés vers l’industrie et la restauration hors-domicile (RHD), qui ont absorbé 48 % de la production française d’œufs en 2020, contre 52 % en 2019. « Les ventes d’ovoproduits destinés aux entreprises alimentaires ont reculé de l’ordre de 5 à 10 % sur l’année, rapporte Loïc Coulombel. Le débouché de la RHD a plongé de 25 à 30 % pour les ovoproduits, et de 30 à 40 % pour les œufs coquille. »

Pour les entreprises dépendantes de la RHD, l’interprofession émet des incertitudes quant au « retour au niveau d’activité d’avant crise, avec de nouvelles habitudes en matière de télétravail ou de sorties ». Vincent Guyot