Le cours de l’éthanol européen est au plus haut depuis 2012. Il dépassait 660 €/m3 Fob Rotterdam à la fin de l’année 2019, contre moins de 450 €/m3 en mai 2018. Cela s’explique en partie par une demande dynamique dans l’Union européenne, après le développement du SP95-E10 (contenant 10 % d’éthanol) dans plusieurs pays. Les Pays-Bas s’y sont, par exemple, engagés il y a quelques mois. En Allemagne, les objectifs de diminution de gaz à effet de serre ont récemment été revus à la hausse. La Grèce commence à en incorporer…

Sylvain Demoures, secrétaire général du SNPAA (1), estime que le Green deal européen va « donner un coup de fouet » au secteur.

Dynamisme en France

La filière est très porteuse dans l’Hexagone, qui produit environ 18 Mhl de bioéthanol (issu de betteraves et de céréales) par campagne. « En France, la consommation de bioéthanol est en hausse de 1,7 Mhl par an », affirme Pierre Rayé, directeur général de la CGB (2). Pour 2019, les utilisations devraient atteindre 11,3 Mhl contre 8,1 Mhl en 2016. Les projections de la CGB tablent sur 14,7 Mhl en 2021.

« Il y a une dynamique forte sur le SP95-E10, qui prend de plus en plus de parts sur le marché des essences », assure Pierre Rayé (49,9 % en novembre 2019 selon la SNPAA). Par ailleurs, la consommation totale d’essence est en hausse ces dernières années, à la défaveur du diesel.

Conjointement, « il y a un vrai engouement pour le superéthanol E85 », estime Sylvain Demoures. Selon le SNPAA, la consommation française annuelle de ce carburant, qui contient 65 % à 85 % de bioéthanol selon la saison, a bondi de 84 % en un an, à 335 000 m3 en 2019. Entre le 16 septembre et le 16 décembre, plus de deux stations d’E85 se sont ouvertes par jour en France : 1 649 peuvent en distribuer (+ 543 depuis le 1er janvier), soit 18 % des points de vente français. Hélène Parisot

(1) Syndicat national des producteurs d’alcool agricole.

(2) Confédération générale des planteurs de betteraves.