Alors que la cotation du blé ne dépasse celle du maïs que de 20 ou 30 euros/tonne habituellement, l’écart s’est creusé récemment, pour atteindre près de 35 €/t au mois d’octobre. En ce début du mois de novembre, il semble cependant se combler et se rapproche des 30 €. Quelle en est la raison ? Les contraintes logistiques ukrainiennes, qui ne facilitent pas les exportations, et les signes de reprise des négociations entre la Chine et les États-Unis. Le maïs pourrait toutefois conserver sa compétitivité pendant quelques mois encore. Selon Manon Sailley, analyste chez ODA, la situation est susceptible de durer « jusqu’à ce que tout le maïs ukrainien ait été exporté ou consommé ».

Prochaine campagne en vue

« Aux États-Unis, rappelle Matthieu Çaldumbide, directeur adjoint de l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM), soja et maïs sont cultivés sur les mêmes zones. » Les taxes imposées sur l’oléagineuse pourraient donc, suivant l’évolution des relations avec la Chine, encourager les producteurs américains à se tourner vers la céréale au printemps. Et si la sole américaine augmente, les Européens seront au premier rang des acheteurs. Avec 18 millions de tonnes, l’UE est devenue en 2018 le premier importateur mondial de maïs. « Cette année, prévoit le vice-président de l’AGPM, on pourrait atteindre les 20 Mt. » Les projections de FranceAgriMer, tablent actuellement sur des importations françaises à hauteur de 750 000 t.

À 170 €/t, le maïs échéance novembre est, sur Euronext, proche de la moyenne historique. Avec un blé à 200 € échéance décembre, la situation du marché des céréales ne devrait donc pas entraîner de baisse marquée des coûts de ration en élevage.

Ivan Logvenoff