«Au vu du climat de l’année, nous sommes assez satisfaits de la récolte », déclare Bertrand Gomart, président du Cipalin (1). Ainsi, même avec des semis retardés, le mois de juin a été favorable au lin fibre, ce qui a permis à la culture d’atteindre un mètre de hauteur. Par la suite, excepté en Seine-et-Marne, le rouissage s’est bien déroulé, car il y a eu de longues périodes de beau temps, entrecoupées de pluies suffisantes.

« À la suite de différents tests de teillage effectués, les lins semblent présenter une belle couleur et être résistants, ajoute le président de l’interprofession. Les filateurs devraient donc en faire des fils fins sans problème. »

Une période propice

Les estimations de rendement moyen en fibre longue seraient en légère baisse, mais doivent être mises en relation avec les surfaces qui, elles, sont en hausse. Pour les trois pays européens producteurs (France, Belgique et Pays-Bas), la sole a augmenté de 10 % en 2017, et de 5 % en 2018, pour atteindre un peu plus de 123 000 hectares, dont 105 000 ha en France.

Grâce à une bonne teillabilité, les quantités de lin teillé devraient augmenter par rapport à l’an dernier : 141 000 t pour les trois pays et 115 000 t pour la France en 2017. « Cela correspond à la demande du marché, qui est d’environ 150 000 t par campagne de lin teillé », précise Bertrand Gomart. En tendance, la demande se développe en Asie. Par ailleurs, cette fibre naturelle est largement plébiscitée par le grand public. Ainsi, depuis quatre-cinq ans, il existe un réel équilibre entre l’offre et la demande. En outre, en fonction de la qualité, les prix oscillent entre 2 et 3 €/kg de fibres teillées, soit 20 à 30 centimes de plus qu’il y a deux-trois ans.

Céline Fricotté

(1) Comité interprofessionnel de la production agricole du lin.