La pomme de terre n’a pas échappé à la sécheresse de l’été. Les rendements français sont en berne. Ils sont évalués par l’UNPT (1) entre 39 et 40 t/ha en moyenne pour les variétés de conservation, contre 46,9 t/ha l’an dernier. « Comme les surfaces ont progressé de 3,6 % par rapport à 2017, à 142 710 ha, la récolte sera certes mauvaise mais pas catastrophique, de l’ordre de 5,6-5,7 Mt », souligne François-Xavier Broutin, de l’UNPT.
Au-delà des problèmes de rendement, la qualité de certains tubercules pourra faire défaut, à cause de phénomènes de repousses (lire p. 35).
Cahiers des charges
Dans ce contexte, les pommes de terre pour l’industrie (les plus impactées par le sec car moins irriguées que celles destinées au frais) voient leurs prix soutenus depuis le début de la campagne, à 250-300 €/t départ producteur, sur le marché libre. En 2017, ils ne dépassaient pas 40-50 €/t. Mais plus de 70 % des variétés industrielles sont contractualisées.
D’où la crainte des producteurs de ne pas pouvoir honorer leurs contrats et de devoir racheter des volumes à prix fort sur le marché libre pour combler les manques.
Des discussions sont en cours dans le cadre des interprofessions, aux niveaux français et européen, afin de leur éviter la « double peine ». Une rencontre avec le médiateur des relations commerciales agricoles a eu lieu le 21 septembre.
Les groupements de producteurs et les acheteurs se concertent aussi afin de faire évoluer les cahiers des charges. Avec, par exemple, une baisse du calibre minimum des tubercules vendus, à 35 mm au lieu de 40 mm, et plus dans le contrat initial.
(1) Union nationale des producteurs de pommes de terre.