« Originaire de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud, le virus de la myxomatose est un virus bénin pour les lapins américains du genre Sylvilagus, décrit l’ONCFS dans son communiqué de presse diffusé ce 29 mars 2019. Il est en revanche très virulent pour les lapins européens du genre Oryctolagus chez qui il provoque de fortes mortalités. »
Un virus voyageur
Tout le monde a entendu parler de ce virus introduit en 1950 en Australie pour réguler les populations de lapins de garenne. Il arrive illégalement en 1952 en France, par le biais d’un médecin souhaitant éliminer les lapins de sa propriété de l’Eure-et-Loir. De là, le virus colonise l’Europe dont le Royaume-Uni en décimant les populations, avec une mortalité alors estimée à environ 95 %.
L’étude présentée par l’ONCFS a été conduite par un consortium international coordonné par l’Université de Cambridge et l’institut CIBIO de Porto. Il regroupe 24 instituts de recherche, dont l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). « Les prélèvements anciens proviennent de lapins naturalisés issus de 11 musées d’histoire naturelle, l’un d’entre eux ayant été collecté par Charles Darwin », détaille l’ONCFS.
Séquençage en série
Les scientifiques ont extrait l’ADN de près de 200 lapins collectés de 1865 à 2013 en Australie, en France et au Royaume-Uni, c’est-à-dire avant et après la propagation du virus dans ces trois pays. Ils ont ensuite séquencé « près de 20 000 gènes pour identifier les mutations apparues depuis les pandémies de myxomatose des années 1950 ».
Conclusion, « les évolutions génétiques observées ont été les mêmes dans les trois pays et les gènes concernés par cette évolution sont impliqués dans l’immunité antivirale et la réplication virale. Une expérimentation a confirmé que les mutations sélectionnées augmentent l’activité antivirale de ces gènes. »