Les cours relativement élevés du premier semestre 2018 tranchent avec la forte baisse saisonnière enclenchée en juillet. « La diminution du nombre de naissances, conjuguée à la hausse de la demande espagnole, ont soutenu les prix en début d’année », explique Germain Milet, de l’Institut de l’élevage.
Au cours des six premiers mois, 129 000 petits veaux ont été exportés (30 % de plus qu’en 2017). L’Espagne en a absorbé 94 %, confirmant son rôle clef dans l’équilibre de ce marché.
Jusqu’au mois d’août, la cotation moyenne du veau laitier dépassait de 18 % celle de 2017. En revanche, début septembre, elle perdait 16 € par rapport à celle de 2017 (- 18 %).
Davantagede croisés
« La demande espagnole commence à diminuer du fait de la perte de pouvoir d’achat de la Turquie, un de ses principaux débouchés, constate Henri Gouzenne, président des négociants en bestiaux des Hautes-Pyrénées. Les intégrateurs français rentrent également moins d’animaux. Les petits veaux perdent donc de la valeur. Les femelles croisées sont touchées de plein fouet, avec une baisse de 60 € sur trois semaines. Les mâles montbéliards et croisés sont aussi fortement impactés. »
Alors que les cours ne devraient pas franchement se relever avant la fin de l’année, en raison du pic des naissances, le niveau de la demande hispanique en début d’année prochaine sera déterminant pour la reprise.
Le cumul annuel des naissances de veaux laitiers était globalement stable en juillet 2018, par rapport à 2017 (+ 0,8 %). Mais il est en baisse par rapport à 2016 (- 7 %). À l’inverse, les naissances de veaux croisés ne cessent de progresser (+ 5 % sur 2017).