Alors que les échanges mondiaux de farine de blé tendre atteignent des niveaux records (17 Mt en 2016-2017), les exportations françaises sont toujours au ralenti. Elles s’établissent à 330 000 t en 2017-2018 (145 000 t vers les pays de l’UE, 155 000 t vers les pays tiers, et 30 000 t en aide alimentaire), contre 459 000 t en 2016-2017. La tendance s’observe depuis plusieurs années : à titre de comparaison, la France exportait plus de 1 Mt de farine au début des années 2000. Face à ce constat, conséquence de la mondialisation du marché, les meuniers français cherchent davantage à segmenter leur offre pour répondre aux nouvelles demandes des consommateurs, plutôt qu’à entrer dans une logique de compétitivité volume/prix.

Concurrence de la farine Turque

« Face notamment à la farine turque, extrêmement subventionnée, il ne faut pas essayer de reconquérir les marchés des commodités, mais plutôt se tourner vers des produits spécialisés », a déclaré Bernard Valluis, président délégué de l’ANMF (1) lors de la convention nationale des meuniers, qui s’est tenue à Deauville en juin dernier. La Turquie s’est en effet positionnée depuis quelques années en leader mondial : elle représente désormais à elle seule plus de 30 % des exports mondiaux. « Demain, on n’exportera pas des bateaux de farine, mais des conteneurs de produits spéciaux, des mix prêts à l’emploi avec des services d’accompagnement », prévoit Bernard Valluis. Selon différents experts, la France peut se détacher à l’international en se basant notamment sur sa logistique, et la bonne image qu’elle renvoie en termes de qualité sanitaire et nutritionnelle.

Hélène Parisot

(1) Association nationale de la meunerie française.