Sur les quatre premiers mois de l’année, les ventes de viande bovine française vers l’Italie se sont effritées de 3 %, à 24 400 tec. La baisse de la demande de notre marché export le plus rémunérateur fait pression sur les prix des jeunes bovins (JB) viande. À 3,88 €/kg en semaine 28, la cotation du JB U est inférieure de 1,5 % à celle de 2017. Même constat pour le JB R, à 3,72 €/kg (- 1 %). « La situation s’est détériorée au fil du premier semestre, constate Caroline Monniot, de l’Institut de l’élevage (Idele). Deux phénomènes expliquent cette évolution : une hausse des sorties de JB italiens par rapport à 2017 (+ 3 % de janvier à avril) et la concurrence accrue de la viande polonaise. » Les abattages italiens devraient rester dynamiques dans les prochaines semaines, car fin juin, les effectifs de mâles de 12 à 24 mois étaient 4 % supérieurs à ceux de 2017. Les mâles de moins de 12 mois étant en revanche moins nombreux (- 4 %), ce marché pourrait s’alléger à l’automne.
Les envois français sont également limités vers la Grèce (- 1 % entre janvier et avril, par rapport à 2017) et vers l’Allemagne (hausse au premier trimestre puis baisse de 10 % en avril). La hausse des exportations vers les pays tiers (+ 14 % sur les quatre premiers mois de l’année), ne suffit pas à désencombrer le marché français, qui fait aussi face à un afflux de viande issue de réformes.
Vers un allégement ?
De janvier à mai, le nombre de JB viande abattus en France a baissé de 2 %. Mais les effectifs de mâles en exploitations au 1er juin (+ 2 % pour les 12-18 mois et + 18 % pour les 18-24 mois) laissent penser que l’engorgement actuel va perdurer. « Néanmoins, la tendance pourrait s’inverser à terme », projette l’Idele, car les stocks de mâles de 6 à 12 mois sont en recul de 10 % par rapport à 2017.