Exception faite des régions les plus au nord (Bretagne, Normandie, Lorraine et Hauts-de-France), les récoltes de blé et de colza (lire l’encadré) ont bien avancé, et devraient pour la plupart se terminer en cette fin de semaine. Au même titre que les orges, les résultats sont à la baisse d’un point de vue quantité.

Dans de nombreuses zones, les rendements sont souvent moins bons – et surtout beaucoup plus hétérogènes – que d’habitude. Cela s’explique principalement par les conditions climatiquesatypiques­ qui ont sévi au cours de la campagne. L’alternance de longues périodes de pluie puis de sec, ponctuées par endroits de gel tardif, n’a pas été favorable aux cultures d’hiver. Les implantations n’ont donc pas toujours été faites dans des conditions optimales, et ont souvent abouti à des asphyxies racinaires­. « Toutes les composantes de rendement ont été mises à mal », indique un opérateur des Pays de la Loire.

Pucerons omniprésents

Et à cela s’est ajoutée une douceur hivernale favorisant, malgré des semis souvent tardifs, la présence de pucerons. Or, ces insectes, vecteurs de jaunisse nanisante de l’orge (JNO), n’ont pas toujours été bien maîtrisés. « L’impact sur le blé tendre va jusqu’à 30 q/ha entre une parcelle traitée et une non traitée », estime un conseiller en Bourgogne.

Ainsi, la collecte, parfois inférieure à celle de 2016, est souvent jugée « minable » au sud. On note, par exemple, une moyenne de 40 à 50 q/ha en Occitanie, Nouvelle-Aquitaine, Auvergne et Vendée. En Bourgogne et Rhône-Alpes, les résultats seraient plus proches de 60 q/ha. En Mayenne, dans le Centre, dans la Sarthe… les résultats restent, eux, inférieurs à 70 q/ha en moyenne. La seule note optimiste vient pour le moment de la Champagne où, certes, les rendements les plus bas avoisinent 60 q/ha, mais où quelques pointes à 135 q/ha ont aussi été observées. « Ils ont bénéficié de conditions de fin de cycle optimales, avec une très bonne fertilité épis et pas ou peu de maladies », stipule un opérateur de la Marne.

La qualité de la collecte est pour sa part au rendez-vous, avec des poids spécifiques compris entre 76 et 84 kg/hl et des taux de protéines souvent élevés (11 à 13 %). Quelques déclassements de blés meuniers pourraient toutefois avoir lieu en Champagne (protéine tout juste à 10 %), rendements élevés obligent.

Céline Fricotté et Hélène Parisot