Après trois jours de négociations, du 25 au 27 mai, le Parlement européen et le Conseil (instance représentant les États membres) n’ont pas réussi à trouver un compromis pour la prochaine Pac, qui entrera en vigueur en 2023. Alors que ce super trilogue aurait dû déboucher sur un accord le 28 mai, un no deal était annoncé. Les débats reprendront dès les prochains jours pour aboutir à un accord avant fin juin, espère la présidence portugaise du Conseil.
Blocage sur les écorégimes
Les points de blocage restent nombreux, en particulier sur la manière de transcrire l’ambition environnementale et sa mise en œuvre. Les écorégimes, qui rémunéreront les agriculteurs pour des pratiques favorables à l’environnement, divisent les colégislateurs tant sur le budget à y consacrer (de 20 à 30 %) que sur leur définition. Avec son lot d’incompréhensions : face aux requêtes « impraticables » du Parlement, qui ajouteraient de la lourdeur administrative, les États raisonnent en « gestionnaires » et veulent de la « flexibilité », se défend le conseiller diplomatique de Julien Denormandie.
Absence de dialogue
Après trois jours d’échanges sans réelles avancées, les États étaient unanimes pour stopper les négociations le 28 mai au matin. « Si vous voulez un accord, il faut être prêts à négocier et être flexibles », s’est agacé le député Norbert Linns (PPE), président de la commission de l’agriculture. « Le Parlement n’abandonnera pas les attentes de ses citoyens en cédant aux exigences du Conseil », a-t-il mis en garde. Pour ne rien arranger, la Commission aurait essayé de pousser ses propres positions, au lieu de jouer le rôle de facilitateur entre les deux colégislateurs, provoquant l’exaspération de plusieurs ministres. Car le temps presse : chaque État doit construire son plan stratégique national et le faire valider par Bruxelles avant la fin de l’année.