Le marché français de la noix se portait plutôt bien jusqu’à ce que les États-Unis mettent en place un embargo sur les produits chinois en 2018. Pékin a alors arrêté d’importer la noix californienne, qui vient désormais nous concurrencer sur le marché européen. Or, 80 % de notre production est exportée vers l’Espagne, l’Italie et Allemagne.
Baisse des cours
« Le prix moyen était auparavant, au minimum, de 3 €/kg départ exploitation, indique Georges Delvert, président du comité des fruits à coque du Lot. Dans les commerces, où les noix se vendent toujours de 6 à 9 €/kg, nous avons perdu un tiers du prix, avec en moyenne 2 €/kg. Les metteurs en marché, privés ou coopératifs, prennent nos noix au cours de celles vendues par les Américains. Et avec le transport, ces dernières, à 2,2 €/kg au minimum, sont même plus chères que les nôtres. »
Selon le nuciculteur, le problème viendrait du fait que les metteurs en marché destinent les fruits de bonne qualité à l’exportation et laissent les autres sur le marché hexagonal, ce qui n’a pas aidé à la consommation du fruit par les Français.
Le prix de revient est d’au moins à 2,5 €/kg, compte tenu du matériel nécessaire, des charges sociales, des mesures environnementales imposées… « Nous ne pouvons pas être concurrentiels sur le marché mondial, juge le professionnel. Et l’aberration est que les noix sont mises en concurrence directe sur les étals, sans explication. Pourtant, nous faisons des efforts pour répondre à la demande du consommateur, alors que rentrent sur notre territoire des produits qui ne correspondent pas ce que souhaite ce dernier. La loi EGalim devrait nous protéger, mais comme ce produit est en majorité exporté, ce n’est pas le cas. »
La solution pourrait être de mettre sur le marché des noix françaises d’excellente qualité, suffisamment payées, ce qui nécessiterait de s’organiser différemment. En attendant les producteurs sont anéantis, d’autant plus que leurs noyers ont été touchés par le récent gel.