Le nombre et la valeur des transactions des terres et prés ont atteint un niveau record depuis vingt-cinq ans. Ainsi, 90 810 ventes ont eu lieu en France en 2018, soit l’équivalent de 404 400 ha pour une valeur totale de 4,86 Mds€, selon l’observatoire annuel des marchés fonciers dévoilé le 23 mai par la FNSafer.
Loïc Jégouzo, de Terres d’Europe-Scafr (1), explique cette « vive activité sur le marché foncier rural » par une vague de départs d’agriculteurs et des taux d’intérêt au plus bas pour emprunter.
La dynamiquedes plaines
Après une baisse inédite en 2017, le prix des terres et des prés libres s’est stabilisé à 5 990 €/ha en 2018, malgré la faiblesse des taux d’intérêt et des résultats agricoles en hausse, souligne le spécialiste. Ce coût cache un contraste marqué entre les bassins d’élevage et de grandes cultures. Dans les plaines, le prix moyen à l’hectare sur un an s’est négocié à 7 540 €/ha (+ 1,8 %) tandis qu’il est de 4 580 €/ha (- 2 %) dans les zones d’élevage bovin.
La FNSafer décrypte cette dynamique dans les régions de grandes cultures par « une forte demande des céréaliers constatée sur l’ensemble du territoire national, en lien avec le redressement des cours mondiaux ». La chute des résultats des éleveurs, la décapitalisation du cheptel laitier et allaitant ainsi que la difficulté parfois à trouver des repreneurs justifient, d’un autre côté, la baisse du prix des terres pour les élevages bovins.
Côté bailleurs, le rendement locatif brut a baissé de 0,14 point pour atteindre le taux de 2,71 %. Une diminution en lien direct avec la baisse de l’indice national des fermages, selon la FNSafer.
(1) Société de conseil pour l’aménagement foncier rural.