L’impact des anti-viande est à relativiser
« Les achats de viande de bœuf des ménages français ont diminué de 1,7 % en 2017. La baisse a été plus marquée sur les produits non élaborés que sur la viande hachée (- 2,6 % contre - 1 %). Loin de négliger l’impact des attaques des anti-viande, nous devons relativiser leur portée sur des consommateurs bombardés chaque jour de messages négatifs anti-lait, anti-vaccins, anti-boissons chaudes. 98 % des Français se posent certes des questions sur la viande, mais ils continuent à en manger.
Le snacking progresse
La baisse de la consommation de viande de bœuf s’inscrit en effet dans un contexte plus large d’évolution sociétale où la viande a du mal à garder son rang dans l’alimentation quotidienne. Les comportements alimentaires se sont diversifiés : dans les villes, les apéritifs dînatoires remplacent les dîners autour de la table. Le midi, les sandwichs, salades composées et pizzas constituent les repas d’une majorité d’urbains pressés. Ils ne se consomment plus au restaurant ou à la cantine, mais s’achètent de plus en plus souvent chez les traiteurs, dans les boulangeries ou commerces de proximité.
Le snacking prend la place du repas structuré dont le steak ou le rosbif ont longtemps constitué l’un des piliers. D’une société traditionnelle où l’alimentation était vitale et le repas central, on passe à un monde où l’alimentation devient intercalaire : je mange sur le pouce entre deux mouvements, entre deux activités.
Le bœuf, aliment festif
Dans ce nouveau contexte, le bœuf, roi de la viande, garde malgré tout sa place comme aliment festif que l’on a plaisir à déguster et à partager, le week-end en particulier. Par contre la viande de bœuf a du mal à conserver son rang dans l’alimentation quotidienne face aux sushis et autres produits rapides et pratiques à manger.
Il faut accepter le fait que les comportements changent, en réfléchissant à la façon dont le bœuf pourrait s’insérer dans ces nouveaux modes de consommation et de distribution.
Cuisine d’assemblage
Au-delà du burger et du carpaccio, quelle offre nouvelle proposer aux « Millennials », ces 18-35 ans qui représenteront 50 % de la population active en 2020 ? Cette population, métissée tant physiquement que culturellement, construit ses repères à partir d’une vision du monde qui lui est propre. À la cuisine de transformation de leurs aînés, ils privilégient une cuisine d’assemblage (1). Nous pouvons les séduire en apportant au produit viande de bœuf, outre une qualité constante et une adaptation aux nouveaux usages, une valeur « augmentée ». Concrètement il s’agit de mettre en avant dans nos actions de promotion, les valeurs qui font les spécificités de la viande de bœuf : l’enracinement et l’environnement des systèmes d’élevage, l’histoire des races, le savoir-faire des professionnels, la proximité. C’est le but des quinze petits films de 2 minutes chacun diffusables sur internet, que nous avons tournés chez des éleveurs de différentes régions de France dans le cadre de notre communication sur les « viandes racées ».
(1) La cuisine d’assemblage consiste à assembler des ingrédients semi-préparés en y ajoutant quelques ingrédients frais.