Dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne (UE), les sénateurs et députés accueillaient, le 14 mars, une centaine de leurs homologues européens pour débattre de l’autonomie économique de l’UE. Ils ont souligné « l’impératif stratégique » d’être autonome au niveau agricole et alimentaire, rappelé à la fois par la crise du Covid-19 et plus récemment par la guerre en Ukraine.

Le président de la commission Agriculture et développement rural au Parlement européen, Norbert Lins, a salué le travail de la Commission européenne sur le plan d’urgence pour l’Agriculture. Mais il estime qu’une « approche européenne commune est nécessaire pour faire face au risque qui se pose en matière de sécurité alimentaire » et mis en lumière par le conflit en Ukraine. Selon lui, la souveraineté alimentaire doit constituer à nouveau une priorité politique de premier plan pour tous les États, sans mettre de côté les questions environnementales. Il plaide pour « une agriculture durable qui combine productivité et résilience du système alimentaire ».

Combiner Pacte vert et productivité

Les commissions Économie du Sénat et de l’Assemblée nationale ont formulé en ce sens plusieurs conclusions et demandent que la stratégie « De la ferme à la fourchette » soit mise en œuvre de « façon cohérente », notamment avec la généralisation rapide des clauses miroirs. Elles souhaitent aussi « un examen exhaustif des conséquences du Pacte vert » qui devra être complété par « un volet économique susceptible de maintenir productivité et autosuffisance ». Des positions qui sont en ligne avec celles prises par la présidence française de l’UE, qui a demandé une réévaluation de la stratégie « De la ferme à la fourchette » lors de la réunion exceptionnelle des ministres de l’Agriculture, le 2 mars dernier. M.S.