« Je ne veux pas comparer la viande rouge et le glyphosate. Les cigarettes sont totalement cancérogènes, on ne les interdit pas. Donc, la prohibition n’est pas le sujet. C’est le principe de précaution qui doit s’appliquer », a affirmé Didier Guillaume sur Europe 1, le 16 mai. Pour le ministre de l’Agriculture, les conclusions du CIRC classant le produit comme « probablement cancérigène » suffisent donc à l’interdire. « Les agences indépendantes de santé ne sont pas toutes en ligne sur la dangerosité sur l’homme. Mais, en tout cas, il faut sortir du glyphosate, a-t-il expliqué. Le gouvernement et moi-même sommes là pour défendre, protéger la sécurité et la santé de nos concitoyens. » Fervent détracteur des produits phytosanitaires et défenseur de la transition agroécologique, Didier Guillaume a été fiché parmi les opposants au glyphosate par Monsanto. « C’est une médaille que j’affiche à ma veste, a-t-il déclaré, tout en assurant l’absence de pressions des lobbies sur le gouvernement français. « La France va être le premier pays au monde à sortir du glyphosate et à faire baisser sa dépendance aux produits phytosanitaires en 2025 de 50 %. » Au sujet de l’agriculture intensive, il répond : « Je ne jette pas la pierre à ceux à qui on a demandé après la Deuxième Guerre mondiale de nourrir la France et l’Europe. Notre alimentation est saine, sûre, durable et n’empoisonne pas les gens. » Le ministre a, par ailleurs, rappelé la future mise en place d’un « fonds phytos » pour indemniser les agriculteurs victimes de maladies professionnelles.

Justine Papin