« Les relations entre éleveurs laitiers et collecteurs sont toujours un peu compliquées. Il y a eu des évolutions, avec les contrats commerciaux obligatoires et la création des OP. Mais celles-ci n’ont pas un pouvoir de marché suffisant. De plus, la mise en œuvre de la logique de marche en avant dans la formation du prix du lait, prônée par la loi Egalim, est laborieuse. Pour autant, on note quelques avancées. Depuis 2017, le prix de base du lait français se détache du prix allemand. Outre-Rhin, il a davantage baissé qu’en France. Cela laisse à penser que la loi Egalim a quand même eu un effet tampon face aux évolutions défavorables des marchés des commodités laitières. Il s’agit maintenant de suivre l’évolution du prix en 2021, pour voir si cela va perdurer. En parallèle, la relative stabilité de la collecte française et la progression de la segmentation amont aident à tenir les prix. La part du lait bio approche 5 % de la collecte nationale, avec une plus-value moyenne de + 132 €/1 000 l par rapport au lait conventionnel (prix standard). La part de la collecte transformée en AOP évolue peu et l’écart de prix est variable : + 17 à + 300 €/1 000 l, selon les fromages. Enfin, les laits différenciés (sans OGM, de pâturage, équitables…) ont le vent en poupe, principalement pour revitaliser le rayon des laits conditionnés. La collecte pèserait pour 10 à 15 % des livraisons nationales. La plus-value oscille quant à elle entre + 10 et + 70 €/1 000 l par rapport au conventionnel, selon les initiatives. »