Les abattages de chevaux, en France, ont chuté de plus de 12 % au cours des six premiers mois de 2016, par rapport à la même période de l’année précédente. Ils sont tombés à 2 144 t équivalent carcasse (téc) contre 2 439 téc début 2015. « Beaucoup d’équidés sont exclus de la chaîne d’abattage en raison de l’absence du « feuillet médicamenteux dans le document d’identification », s’inquiète Xavier Lerond, vice-président de la section équine d’Interbev.
Origine française plébiscitée
Pour les animaux nés avant 2001, ce feuillet doit avoir été inséré avant 2010. « Résultat, des chevaux de trait se trouvent aujourd’hui exclus, alors que l’usage de médicaments pour ces animaux est rare, ajoute-t-il. Nous travaillons actuellement au niveau européen, pour que ces animaux puissent intégrer la chaîne d’abattage après une période de six mois sans traitement. » Rien n’est acté pour le moment, mais des réunions sont prévues en janvier à ce sujet. « L’abattage et la consommation sont fondamentaux pour la survie de l’espèce, insiste Xavier Lerond. Sinon, elle risque de se cantonner aux musées. »
La chute de la consommation est un autre sujet d’inquiétude pour la filière. Au cours des six premiers mois de 2016, celle-ci a baissé de 9 %. Seul point positif, le prix des poulains. À Maurs (Cantal) lors du marché d’automne, « ils étaient en hausse de 0,30 €/kg vif par rapport à 2015, indique Roger Condamine, président du syndicat des chevaux lourds du Cantal. Les meilleurs se sont négociés jusqu’à 2,10 €/kg vif, tandis que la moyenne des tarifs oscillait entre 1,80 et 1,90 €/kg vif. » La raréfaction des chevaux abattables, conjuguée à l’intérêt des bouchers pour la viande française et à une nouvelle demande japonaise expliquent l’origine de ce sursaut.
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