Même si ce ne sont que des propositions, les scénarios présentés par le ministère pour les aides du premier pilier inquiètent la Fédération nationale bovine (FNB), section spécialisée de la FNSEA. D’autant que d’éventuelles compensations, via les écorégimes sur les prairies par exemple, ne sont pas encore chiffrées.

Dans la mesure où les aides couplées ont une enveloppe constante et fermée, tout coup de pouce à l’une entraînera la baisse d’une autre. Exemple avec une hypothèse où cette enveloppe resterait à 13 % + 2 % pour les protéines végétales. Si le choix est fait de doubler les soutiens à ces dernières, à 4 %, il faudra donc piocher 140 millions d’euros (M€) dans le budget de 870 M€ des aides animales, qui passerait ainsi à 730 M€ (- 16 %).

Autre changement à l’étude : passer d’une aide à la vache allaitante ou laitière à une aide à l’UGB (unité de gros bétail), plafonnée à 100 UGB bovines de plus de seize mois, dans le respect d’un chargement de 1,4 GB/ha de surface fourragère. Ce qui serait sûrement favorable aux bovins lait, mais pénalisant pour les grands troupeaux allaitants. Selon la FNB, ces deux scénarios feraient perdre 250 M€ aux éleveurs allaitants, avec des aides aux bovins allaitants (ABA) divisées par deux, calcule Guillaume Gauthier, secrétaire général adjoint de la FNB.

Dénonçant un « réel plan social » organisé par l’État, les éleveurs de races à viande du Grand Massif central, appuyés par la FNB, appelaient à manifester. Sophie Bergot