Quelle stratégie allez-vous mettre en place pour les années à venir ?

X. Astolfi : Depuis la fin des quotas, Cristal Union s’est appuyé sur la force de son modèle coopératif pour se transformer. Sa stratégie de recentrage sur les marchés européens a été payante. Nous avons renouvelé notre offre de produits en la rendant plus flexible, et renforcé notre performance indus­trielle. J’entends poursuivre dans cette voie.

Quels défis avez-vous identifié pour les années à venir ?

X. Astolfi : La France veut renforcer sa souveraineté alimentaire, mais la société demande des produits plus allégés. Nous allons proposer des produits avec du sucre et autre chose. Le moteur thermique va disparaître progressivement, la consommation de bioéthanol va donc baisser à terme. Nos usines devront être plus flexibles et passer du sucre, à l’alcool et à l’éthanol selon la demande. Le Green deal nous impose de baisser notre consommation d’énergie fossile. Nous allons réduire de 35 % nos émissions de CO2 d’ici à 2030, en investissant d’ores et déjà 35 M€ pour utiliser de la biomasse dans deux unités de déshydratation.

Les agriculteurs vont aussi devoir employer moins de produits chimiques. La coopérative va les accompagner dans l’évolution de leurs pratiques et leur assurer une bonne rémunération. Pour la récolte 2021, le prix sera de 29 €/t. Pour celle de 2022, le prix indicatif est de 28 €/t, et montera, si nous appliquons la même mécanique que pour 2021, à 30 €/t. Je pense que l’on ira au-delà dans les prochaines années.

La sucrerie d’Erstein, en Alsace, est-elle sauvée ?

X. Astolfi : Notre souhait d’augmenter les surfaces de 7 000 ha en Picardie, Normandie et Alsace n’est pas atteint mais les agriculteurs peuvent encore se décider. Il est vrai que la question de l’Alsace est beaucoup plus importante, et les intentions de semis, annoncées jusqu’à présent, ne sont pas encore à la hauteur de nos attentes. Propos recueillis par B. Cailliez