Chômage, immigration, salaires… Nos candidats tentent de répondre aux préoccupations immédiates sans trop en identifier les racines. Entre autres, l’aménagement du territoire est passé à la trappe, susceptible pourtant d’engendrer un étalement des flux migratoires et une baisse des coûts grâce aux moyens modernes de communication. L’agriculture qui s’y trouve liée pourrait être sollicitée, surtout si le changement climatique venait à accroître les déserts dans les pays chauds. Cependant la production agricole, cette industrie lourde, réclame de plus en plus de capitaux. Mais comment trouver des investisseurs qui ne deviennent pas des accapareurs ? Passant en revue l’arsenal juridique élaboré depuis le statut du fermage, le think tank « saf agr’iDées » a tenté, au cours d’une récente rencontre, de chercher l’équilibre.

Pendant longtemps, en vertu de la volonté spécifiquement française de conserver des exploitations familiales, on trouvait le capital dans des noyaux proches, voire dans des emprunts bancaires qui permettaient de vivre pauvre et de mourir riche ! Mais la famille a éclaté et le voisinage est souvent parti en ville. Avec une agriculture performante et un prix du foncier modéré, la France attire pourtant de nouveaux investisseurs, même étrangers, dont on craint parfois la mainmise et l’ignorance des conditions de production. L’arsenal juridique en subit le contrecoup et se doit d’explorer des formules plus proches des autres formes d’activité.

Pour éviter l’accaparement, on retiendra la solution élaborée par la coopérative laitière d’Isigny. Celle-ci a lié sa fabrication aux besoins de l’investisseur, en l’occurrence chinois, en orientant sa production vers le lait maternel dont l’empire du Milieu a besoin, lui qui a urbanisé et relancé les naissances, sans vouloir pour autant risquer de détruire l’outil en le possédant.