Les comportements évoluent
Aujourd’hui, le prix le plus bas n’est plus le premier critère de choix d’achat du consommateur. Nos dernières enquêtes pour l’observatoire de Familles Rurales sur les prix montrent toutes que sa première attente est la qualité. Car les consommateurs la lient à des enjeux de santé, d’environnement et d’économie du territoire. Il y a dix ans, ils citaient au contraire le prix en premier. Cette différence de comportement va dans le bon sens pour les agriculteurs. Car la seule porte de sortie de la crise pour les filières agricoles, c’est la qualité et l’origine.
Transparence indispensable
Garantir l’origine France et expliquer ses normes de production au consommateur est essentiel, mais insuffisant. Il faut une transparence complète sur la manière dont l’agriculteur produit. Le consommateur veut comprendre. Je constate qu’il est prêt à entendre beaucoup de choses, par exemple sur l’emploi d’intrants (phytosanitaires…). Toujours à condition que les informations soient sincères, logiques. Et qu’on ne trahisse pas sa confiance.
Recréer un climat de confiance
En raison des tromperies successives (origine de viandes, normes automobiles, téléphonie…), le consommateur ne croit plus personne. Pour une sortie de crise par des prix liés à la qualité, l’agriculture doit donc recréer un climat de confiance avec lui. Il est de l’intérêt des deux parties de développer une véritable logique gagnant-gagnant entre elles. Pour l’heure, producteurs et consommateurs s’avèrent les perdants du système…
Travailler ensemble
À « Familles rurales », lors de nos relevés de prix en hyper et supermarchés, nous cherchons à savoir comment ils sont constitués. C’est l’opacité totale ! Or c’est dans les grandes surfaces que le consommateur achète le plus souvent. Les circuits courts restent minoritaires. D’autre part, des groupes alimentaires très puissants font la pluie et le beau temps vis-à-vis des distributeurs… Producteurs et consommateurs ont vraiment tout intérêt à travailler ensemble !
Investir dans l’innovation
Familles rurales avait lancé une pétition avec la FNSEA pour l’étiquetage de l’origine des viandes et du lait dans les produits transformés, finalement obligatoire depuis le 1er janvier. Il a lieu à partir de 8 % de viande, alors que nous, nous le demandions à partir de 5 %, beaucoup de plats préparés contenant entre 5 et 8 % de viande. Ils échappent à l’étiquetage, ce que nous regrettons ! Mais c’est un premier pas. Les actions à mener s’inscrivent dans le très long terme et nécessitent des moyens. Et pour s’en sortir par la qualité, les producteurs doivent investir dans la recherche et l’innovation, car rien n’est jamais acquis.