Le Congrès des céréaliers qui se tiendra les 31 janvier et 1er février à Dijon s’ouvrira « dans un contexte économique difficile », estime Philippe Pinta, président de l’Association générale des producteurs de blé. Pour lui, « une période aussi longue de difficultés économiques, depuis 2013, c’est du jamais vu. En 2017, 40 % des producteurs céréaliers annoncent un résultat négatif. En 2018, on peut espérer mieux car les rendements ont été meilleurs qu’en 2016 mais les prix restent bas. Ce Congrès doit permettre de faire comprendre aux pouvoirs publics l’ampleur de la situation. »
Philippe Pinta alerte également sur « les distorsions de concurrence économiques et environnementales à l’échelle française et européenne qui doivent cesser pour que nos céréaliers retrouvent la compétitivité nécessaire à la survie de leurs exploitations ». Dans le but de retrouver cette compétitivité, le coût de production en blé tendre, aujourd’hui entre 170 et 175 €/t, doit diminuer à 140 €/t, selon le syndicat. C’est un des objectifs que s’est fixé la profession dans son plan de transformation de la filière remis fin 2017 au Président de la République dans le cadre des États généraux de l’alimentation.
Épargne de précaution
Le Congrès sera également l’occasion pour le syndicat de demander au ministre qui doit le clôturer la mise en place d’une « véritable politique de gestion des risques » économiques et climatiques grâce à une épargne de précaution et à « un abaissement du seuil de franchise à 20 % dans le cadre de l’assurance récolte ».
Les zones intermédiaires en attente de reconnaissance
Autre requête, la reconnaissance des difficultés des zones intermédiaires. Le Congrès se déroulera à Dijon et ce n’est pas un hasard. « Les céréaliers situés en zones intermédiaires sont ceux qui ont le plus souffert ces dernières années, estime Philippe Pinta, notamment car ils subissent particulièrement les aléas climatiques alors que le potentiel de production est déjà limité. » L’AGPB demande donc que le ministre diligente une mission officielle sur la situation de ces zones et que des mesures pour les accompagner soient proposées. Le but : que ces zones défavorisées soient reconnues et accèdent à des politiques adaptées.