Les opérateurs restent encore très prudents. Il n’empêche : les rendements des betteraves s’annon­­cent catastrophiques dans les zones touchées par la jaunisse à la suite des attaques de pucerons au printemps. Cette crise sanitaire est amplifiée par la sécheresse persistante des derniers mois. « Les betteraves ne poussent plus ! », lance un responsable sucrier. Souvent, 100 % des parcelles sont contaminées, mais elles le sont à des degrés différents. Les résultats peuvent aller du simple au double.

40 à 50 t/ha

Au sud de Paris, zone la plus impactée, les rendements ne devraient pas dépasser 40 à 50 t/ha à 16°, voire moins. Certains hésitent même à arracher. Ce qui ne serait pas sans conséquence : « Laisser une récolte de racine dans le sol, c’est favoriser la pression parasitaire pour les bette­raves suivantes, souligne l’ITB (1). Seuls les agriculteurs qui envisagent d’arrêter cette culture peuvent opter pour cette solution. »

Plus on remonte vers le nord, moins la pression est forte. Les rendements s’an­noncent meilleurs, entre 70 et 90 t/ha en moyenne, même si certains seront en dessous. Ils pourraient atteindre 100 t/ha en Seine-Maritime.

Dans ce contexte, la durée de fonctionnement des sucreries sera réduite : elle devrait être inférieure à 100 jours en moyenne chez Cristal Union (75 jours seulement au sud de Paris). Saint Louis Sucre annonce 118 jours de fonctionnement en Picardie, contre 130 jours les autres années, et Tereos 110 jours environ.

Isabelle Escoffier

et Renaud d’Hardivilliers

(1) Institut technique de la betterave.