La mise en application du nouveau règlement zootechnique européen (RZUE), qui devra être effective le 1er novembre 2018, est un chantier central pour Allice. La thématique a été abordée de façon assez succincte, par la mise en avant du partenariat entre Allice, France Conseil Élevage, la FIEA et Races de France, surnommés pour l’occasion « Les Quatre Fantastiques », en référence au groupe de superhéros de l’univers Marvel.

 

L’association GenEval, qualifiée de « première pierre du nouveau dispositif génétique français », a été créée en octobre 2017 par Races de France et Allice. Son principal objet sera le calcul des évaluations génétiques des ruminants à partir de novembre 2018, en lieu et place de l’Inra.

Loi de santé animale

Autre réglementation européenne à venir, la loi sur la santé animale (LSA), qui concernera toutes les espèces animales d’élevage. « Son but est de simplifier, harmoniser et moderniser l’ensemble des textes de lois relatifs à la législation sanitaire pour en faire un règlement européen unique, qui s’appliquera par définition à tous les États membres, explique Olivier Gérard, responsable des relations internationales chez Allice. La LSA sera applicable à partir d’avril 2021. » Allice est représentée dans différents groupes de travail travaillant à l’élaboration de cette réglementation.

De l’effet bouc à l’outil CRISPR/Cas9

Plusieurs champs de recherche ont également fait l’objet d’une présentation lors de l’assemblée générale. En petits ruminants, les phéromones à l’origine de l’effet bouc ou bélier sont étudiés, dans le but de trouver des alternatives aux hormones de synchronisation. Outre le fait que les traitements hormonaux soient interdits en élevage biologique, leur impact environnemental (rémanence dans les déchets animaux) et sur le bien-être animal (« fermes à sang ») commencent à faire polémique.

 

L’outil de génie génétique CRISPR/Cas9 a été présenté par Laurent Schibler, responsable du développement et de l’innovation chez Allice. Sorte de ciseau moléculaire, il permet de couper une séquence d’ADN de façon ciblée afin d’inactiver un gène ou d’introduire une séquence d’origine diverse. Une mutation d’intérêt peut ainsi être introduite dans une race où elle est absente, sans avoir à passer par des croisements.

 

« Cette technologie engendre beaucoup de fantasmes, mais il faut rester lucide, avertit le chercheur. Il y a peu de mutations d’intérêt identifiées et nous savons que les interactions entre gènes au sein du génome peuvent modifier leur effet. » Autre frein de taille, l’acceptation sociétale. La question étant de savoir si cette technologie aboutit ou non à la création d’OGM.